Éva de Kerlan nous explique son parcours atypique…

Dolce Group : Bonjour Éva, 

Vous avez plusieurs casquettes, dans le domaine de l’édition, vous êtes à la fois, auteure et illustratrice, mais vous êtes aussi scénariste. Tout ce que l’on aime chez Dolce ! Pouvez-vous vous présenter pour toutes les personnes qui ne vous connaissent pas ? 

Éva de Kerlan : Bonjour, 😉 je suis en effet multitâche, et cela me vient de mon parcours plutôt atypique. Diplômée en histoire et archéologie, je suis entrée dans le monde de l’édition par hasard : d’abord maquettiste, puis grâce à une opportunité exceptionnelle, en tant qu’auteure puis également scénariste. J’en ai fait mon métier à plein temps, et ai pu ajouter, plus récemment, le côté illustratrice à mon panel de compétences. 

Dolce Group : Votre expérience d’auteure vous aide-t-elle dans votre travail d’illustratrice pour répondre au mieux aux attentes de vos collègues auteur(e)s qui vous sollicitent pour la réalisation de leurs illustrations ? Voire comme nous des maisons d’édition ?

Éva de Kerlan : Il est indéniable qu’être également de l’autre côté du travail autour de la cover aide beaucoup à la réalisation des illustrations. D’une part, parce que j’ai conscience qu’il n’est pas toujours évident de formuler clairement ce que l’on a en tête pour le roman que l’on a écrit ; d’autre part, parce que, connaissant l’importance et l’attachement qu’un auteur a pour son roman, j’essaye de m’approcher le plus fidèlement possible de la demande initiale ; et enfin, parce qu’au fil des années passées dans l’édition, j’ai pu affiner ma perception des illustrations et des styles, visuels, approches, qui interpellent le plus le lecteur. Le tout me permet de prendre en charge une demande en l’analysant au mieux pour tenter un rendu efficace au plus proche de ce qu’espère l’auteur. que la demande vienne d’une maison d’édition ne change pas grand-chose au processus 🙂

Dolce Group : Par exemple, pour nous, vous avez déjà réalisé plusieurs couvertures, celle du roman policier de Maryse Weisser Macher, Le Chant des sirènes, sorti le 28 juin, celle de Voyage Imaginaire dans le Cosmos de Pénellope Van Haver, dont la sortie est prévue demain et enfin celle de Paragraphe 175 de Deborah Hernould dont le livre sort à la fin du mois. Comment choisissez-vous les projets sur lesquels vous souhaitez travailler ?

Éva de Kerlan : Je fonctionne aux opportunités et aux coups de cœur. La rencontre avec les auteurs, les liens qui peuvent en découler sont aussi partie prenante de mes choix. J’aurais, je pense, du mal à prendre en charge un roman horrifique ou sanglant. À contrario, réaliser la cover de Paragraphe 175 a touché la corde sensible en moi, car ma famille a été durement frappée par la Seconde Guerre mondiale et je suis toujours sensible à l’évocation de cette période.

Dolce Group : Comment avez-vous travaillé ? Combien de temps avez-vous mis pour la réalisation de chacune des illustrations ?

Éva de Kerlan : Je travaille via des outils numériques uniquement. Avec un crayon et du papier, je n’arrive à rien. Mais avec un stylet, une tablette graphique, ou même une souris et un ordinateur performant, tout est possible. Pour chaque illustration, il y a une phase de recherche et d’échanges avec l’auteur, afin de déterminer le style, l’atmosphère recherchés. Puis des essais, proposés à l’auteur, dont les remarques m’orientent dans mon travail, que je vais peaufiner petit à petit jusqu’au résultat final. 

Quant à la durée de réalisation, difficile de quantifier. Cela prend plusieurs jours, mais j’aurais du mal à être plus précise.

Dolce Group : Quelle technique avez-vous utilisée pour chacune des couvertures ?

Éva de Kerlan : Pour l’une, j’ai travaillé sur la superposition des images, afin de les fondre l’une dans l’autre et obtenir un ensemble fort et impactant. Pour les autres, j’ai plus été dans la réalisation graphique, la création d’arrière-plans et d’une image en totalité.

Dolce Group : Est-ce une, ou des techniques que vous utilisez souvent ?

Éva de Kerlan : Difficile à dire. Chaque image est unique et, fonction de l’effet recherché, on appliquera des techniques et approches différentes.

Dolce Group : Quelle est votre technique favorite ?

Éva de Kerlan : Je n’en ai pas vraiment. J’aime partir d’une couleur, d’une forme, ou d’une idée générale d’atmosphère, de paysage, et laisser mon imagination l’amplifier et la compléter pour construire une image, qui, à elle seule (du moins, je l’espère) raconte toute une histoire.

Dolce Group : Quelle technique préférez-vous faire en matière l’illustration de couverture ?

Éva de Kerlan : La majorité du temps, j’ai constaté qu’une cover issue d’une photographie, retouchée, remaniée, complétée, enrichie, plaît beaucoup. C’est une technique particulière que de partir de l’existant et d’intervenir dessus, sans dénaturer l’image de base, pour y apporter des éléments de manière délicate (entendez là que le résultat ne doit pas donner l’impression d’un collage basique) et obtenir un résultat sublimé. C’est aussi un défi à relever à chaque fois qui est vraiment plaisant.

Dolce Group : Quel style d’ouvrage préférez-vous illustrer ?

Éva de Kerlan : Un peu de tout. Les new romance sont plaisantes à illustrer dans le sens où faire passer l’émotion et les sentiments sont un challenge particulièrement addictif. Mais le côté surnaturel, magique, SF, d’autres textes, a ceci de plaisant qu’on peut laisser libre notre imagination et s’affranchir des codes et réalismes imposés par certains genres littéraires. Quant aux livres jeunesse, c’est quelque chose de merveilleux sur lequel se pencher, et mon âme d’enfant n’y résiste jamais.

1 Commentaire

  1. Je suis ravie de découvrir ton parcours. 😊. Merci pour le visuel de Voyage Imaginaire dans le Cosmos qui est sublime. ! A bientôt

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